QUELQUES MOTS SUR LE PROJET SCIENTIFIQUE DE L’UNITÉ, par Stéphane HATEM, directeur de l’unité
Créée en 2014 et renouvelée en 2019, l’unité 1166-ICAN regroupe 5 équipes indépendantes dédiées à la recherche sur les maladies cardiovasculaires et métaboliques. Elle développe une expertise reconnue internationalement et complémentaire en génomique, biostatistique, biologie moléculaire et cellulaire, physiologie et pharmacologie. L’unité se situe à la Faculté de Médecine de l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, l’un des plus grands centres de recherche universitaire de France et parmi les plus grands d’Europe. Au cours des quinze dernières années, le site a connu une croissance importante et des investissements dans la recherche cardiaque, vasculaire et métabolique parallèlement à la croissance des efforts de recherche fondamentale. Le campus a également développé les plateformes nécessaires pour effectuer la biologie moléculaire, cellulaire, physiologique et des systèmes modernes. Un centre d’investigation clinique de l’Inserm permet d’associer recherche fondamentale et recherche clinique. L’unité a joué un rôle majeur dans la création de l’IHU-ICAN (Institut Hospitalo-Universitaire-Institute of Cardiovascular Diseases and Nutrition), l’un des six IHU créés en France. L’IHU-ICAN propose des installations technologiques uniques pour la recherche clinique et les bio-ressources humaines dans le domaine des maladies cardiovasculaires et nutritionnelles. L’unité est également membre de la Fédération des Recherches Interdisciplinaires Pitié-Salpêtrière, rassemblant 4 unités de recherche, 400 chercheurs et personnels, et permettant la mutualisation des installations technologiques et une vie scientifique multidisciplinaire.
Notre projet scientifique s’organise autour de quatre axes principaux qui nous ont conduits à d’importantes contributions scientifiques, notamment dans les domaines de l’athérothrombose et des maladies coronariennes, de la génomique des cardiomyopathies et de l’insuffisance cardiaque, de la fibrillation auriculaire et des arythmies cardiaques, des lipides et des maladies vasculaires athéroscléreuses.
Deux des causes majeures de décès et de morbidité dans le monde, les maladies cardiovasculaires et les troubles métaboliques présentent des caractéristiques physiopathologiques communes. Le plus souvent imputables à une multiplicité de facteurs tels la nutrition, le mode de vie, l’environnement, la génétique et l’épigénétique qui agissent en début de maladie et/ou pendant sa progression, ils résultent de processus évolutifs qui affectent de multiples voies au niveau des tissus, des organes ou entre les organes et présentent des dysfonctionnements communs. A ces facteurs, s’ajoute la nature « silencieuse » de leur évolution initiale qui entraîne un diagnostic tardif posé après l’accident vasculaire cérébral, l’infarctus du myocarde, l’insuffisance cardiaque ou la mort subite.
Aussi, nos deux objectifs principaux sont-ils 1/ d’identifier de nouveaux phénotypes individuels ciblés pour y intégrer la nature multifactorielle et multi-organique de ces troubles et 2/ d’identifier, dès les premiers stades moléculaires et cellulaires, ce qui permettra à la prévention précoce de retarder l’apparition des maladies ou de leurs complications. De plus, le défi de la recherche sur les maladies cardiovasculaires et métaboliques est d’intégrer la grande quantité de données et d’informations générées par les différents domaines de recherche sous des modèles traduisibles et pertinents pour la physiopathologie de ces maladies. C’est ainsi que pour atteindre ces objectifs, l’unité 1166 développe des approches multidisciplinaires et de recherche intégrée et tisse des liens étroits avec la recherche clinique, lui donnant accès à des bio-ressources humaines uniques et d’importantes cohortes de patients.